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Un peu comme les chats, j'ai eu plusieurs vies. Avant, j'étais chanteuse lyrique, et professeur de chant en académies de musique à Bruxelles.

 

Aujourd'hui je confectionne des objets miniatures, des décors, des meubles, des livres, des lampes à huile, des bijoux....

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Tout comme la pratique des arts martiaux chinois, ce qui, me transporte, me fascine, m’émerveille, c’est la précision au millimètre près qui permet aussi d’apporter aux choses et à la vie un semblant de beauté et d’harmonie.

Microcosmique

 

NADINE WANDEL, OU LA GRANDEUR DES CHOSES

 

À force de réduire la taille des choses, on finit par en découvrir la grandeur, jusqu’à ce que l’on touche l’essence de ces aspects invisibles qui peuvent résider dans le moindre geste dont la précision est à l’échelle d’une sensibilité dépassant la chose vue pour nous inviter à cerner une pensée profonde et justement faite, elle aussi, de l’ajustement microscopique de nos neurones pensants et de l’agencement vertigineux des moindres détails.

L’art de la miniature, chez Nadine Wandel, dépasse de loin toute forme de bricolage, mais correspond bien à une philosophie qui nous laisse ressentir une idée de l’infini.

Son travail relève d’une discipline rigoureuse, son atelier est un laboratoire de patience, de minutie, de méditation, d’introspection et de projection où le temps et l’espace montrent leurs intimes correspondances.

On nomme cela une maîtrise.

Il faut connaître l’infiniment petit pour comprendre l’infiniment grand, et vice versa.

Le microcosme est aussi un macrocosme, et le rapport vécu entre ces deux dimensions produit la troisième, la quatrième, voire une autre dimension encore.

C’est une leçon de sagesse, un parcours autant mental que concret, là où l’exercice des mains, du corps entier et de la pensée même se fait métaphore d’une construction de l’univers, tant en expansion qu’en réduction, cheminant vers le grand Tout, vers le Un, vers soi et en soi, vers l’autre et vers tout ce qui constitue les états à la fois divers et unifiés de toute matière et de tout rapport à l’existence.

Le fond et la forme, ici, se rejoignent pour nous donner à percevoir l’état le plus sensible de ce qui en nous produit l’accès à l’universel par l’observation du plus particulier et nous donner ainsi à ressentir l’infini : c’est un art majeur jusque dans ses formes les plus abouties dans l’ordre du minuscule.

C’est un ensemble de gestes infimes, parfois même invisibles ou imperceptibles transformant tout rêve de métaphysique en physique pure, ce qui peut bouleverser le monde ainsi que nos impressions parfois si limitées sur l’état de ce monde.

À force de réduire la taille des choses, on finit par en découvrir la grandeur.

 

                                                                                    JACQUES DAPOZ

NADINE WANDEL OU LE SENS DE LA DEMESURE      PAR GERARD PRESZOW


Elle chante, la voix haut perchée. Elle pourrait tomber dans sa gorge, avalée par les aigües. Elle regarde de côté, ironise, se moquant plus d’elle-même que du monde. Elle a eu, des années durant, le sérieux et la constance d’une prof de chant lyrique en classe d’Académie… Elle passait avec naturel de Baudelaire mis en musique par Poulenc, à du klezmer si scrupuleusement articulé… que d’anciennes dames bien mises la félicitèrent pour son chanter yiddish. Elle fut, et est encore, tout au long de leur vie cinématographique commune, l’égérie, la muse, le contrechamp de l’itinérance – son « itin-errance » - du cinéaste Boris Lehman.

Nadine n’a cessé de sautiller sa vie, toujours avec sérieux, toujours d’un regard décalé. Nadine est insondable. Et aujourd’hui plus que jamais.

Nadine habite une charmante petite maison dans un quartier coquet sis de l’autre côté du canal, à l’allure un rien english. Est-ce cette sédentarisation qui la pousse désormais à construire avec une patience infinie des miniatures de chambres fantasmées, des maisons dans la maison dans la maison…des pièces dans des pièces dans des pièces…peuplées de meubles construits au douzième sur l’échelle du réel ?

 

Celle qui tarda à se poser consacre une part de son temps à maîtriser des matériaux du bout de ses doigts qui doivent leur paraître géants. Que ce soit « La Classe » ou « Le Salon de Musique » ou, plus encore, « Le Salon japonais de Schmuel Anski », on est fasciné par ce que l’espace doit au temps, la précision à la concentration, la volonté à l’humilité.
 

Ce sont ces forces contraires et combattantes qui mobilisent le regard. Ca n’a l’air de rien - pourrait-on dire – et pourtant, qu’est-ce qui pousse cette femme à renouer avec une certaine enfance pour dominer l’espace des grands ? Ce sont des maquettes, des miniatures avec lesquelles, précisément, on ne peut pas jouer. Plus question d’y toucher dès lors qu’elles sont achevées. Le poids d’un regard mal ajusté pourrait réduire le tout à rien. Alors ? Tout un cheminement consacré à la construction rigoureuse d’une fragilité, toute une vie pour
reprendre le tout à zéro. Il y a un sens de la démesure à vouloir réduire le monde à sa miniature.

LES MONDES MINIATURES DE NADINE WANDEL

 

Dans son atelier, l’artiste construit et amasse ses trouvailles: meubles en bois, tapis colorés, instruments de musique, vases, objets décoratifs pas plus grands que la main et parfois bien plus petits.

Toutes petites aussi les reproductions des affiches et des photos, des livres et des partitions …

 

 Vient ensuite la création et l’aménagement des espaces intérieurs…

 

Il vous suffira d’allumer le lustre ou le lampadaire pour découvrir la salle de classe, le salon cossu, la chambre orientale, la salle de musique…

 

Il sera alors temps d’animer le lieu de vos rêveries…

 

 N’oubliez pas d’éteindre en sortant …

 

 

Michelle Poznantek

Contact :
 
Nadine Wandel
nadwa7777@yahoo.fr
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